Bienvenue!

Bonjour! Bienvenue sur mon blog!

J'ai 12ans, mais j'aime beaucoup écrire des livres, c'est pourquoi je crée un blog pour que tous ceux qui le veulent viennent les lire, et me prévenir en cas de problèmes, ou d'idée pour poursuivre un récit...
Il y a des livres pour chaque goûts: aventure, policier, humour, vie...
J'ai beaucoup d'auteurs préférés, et ce sont eux qui m'ont inspiré, c'est pourquoi je les remercie. Grâce à eux et à leurs idées, j'ai pris plaisir à lire, au point de vouloir à faire moi-même des livres, de passionner les personnes à la lecture, de faire travailler l'imagination.
Mes camarades de classe m'ont beaucoup aidé avec leur soutien, leur motivation et leur envie de voir mes livres finis. Ce sont elles qui m'ont poussé à faire ce blog pour lire mes livres en intégralité, et pas seulement un chapitre par jour et encore.
J'espère que ce blog vous plaira, et que vous viendrez souvent le visiter pour voir la suite de mes histoires.
Voilà, merci à vous de votre attention, je vais maintenant vous présenter mes histoires.

samedi 16 juin 2012

La mystérieuse auto-stoppeuse

Voici la première: Aventure, fiction.      Héro: Gabriel Mansfield      Inspiré d'un jeu de BigFishGames

LA MYSTÉRIEUSE AUTO-STOPPEUSE 

Prologue

     Je traverse un vilain nuage gris de pluie. Je ne vois pas à plus de dix mètres. Seul sur une autoroute déserte et glaciale. Brrr! Cela ne me dit rien qui vaille. Fichue réunion! Me taper ça pour trois mots intéressants!
     Mon regard glisse sur une photo sur mon tableau de bord: moi et ma soeur, dans un champ, un beau matin d'été 1984. J'avais quatre ans, ma soeur trois. Et dans ses bras elle tient un ours en peluche.
     Je pense que ma phobie des autoroutes désertes vient de là: ma soeur et ma mère (et l'ourson en peluche) revenaient de Gordon Creek, pour faire des achats, quand un cerf avait surgi, droit devant elles. Ma mère avait brusquement tourné le volant et... Mortes. Toutes les deux. Sur le coup. Et l'ourson complètement décapité.
     Comment s'appelaient-elles, déjà? Ma mère Éloïse, oui, ça je m'en rappelais, mais ma soeur, je ne sais plus... Christine? Christelle? La seule chose dont je me rappelle, c'est que son prénom commençait par Christ, car ma mère était croyante. Et l'ourson s’appelait Bidibule. Quel idiot je suis! Je ne me rappelle pas du nom de ma propre soeur, et pourtant, je me souviens de celui d'une peluche! Crétin, triple idiot, imbécile!
     Je freine un grand coup. Heureusement que je n'ai pas eu le même réflexe que ma mère! Une silhouette (humaine) droit devant! Faut qu'elle fasse gaffe, la gamine! Une auto-stoppeuse. Je lui fais signe de monter. Ce serait inhumain de la laisser dehors sous la pluie, quand même! Quand elle est dans la voiture, je lui adresse un bref sourire. Elle me regarde avec un regard empli de douleur, de tristesse et de joie. Des sentiments tout à fait contradictoires. Je la détaille dans mon rétroviseur. Plutôt jolie, la petite trentaine, brune, yeux noisettes. Mais la pâleur de son teint (à savoir: blafard) gâche tout le joli portrait.
   Quand on arrive à un embranchement, elle me fait signe qu'il faut qu'elle descende. Je lis le panneau: Gordon Creek. Mon sang ne fait qu'un tour. Gordon Creek. Le village où ma mère et ma soeur sont mortes. Bon sang (c'est le cas)! Cette fille, là, elle me faisait penser à quelqu'un. Maintenant je sais à qui: à ma soeur. Ma soeur était blonde, pas brune, mais ses yeux, noisettes, je n'avais jamais pu les oublier. Je regarde sur la banquette arrière si elle est descendue. Elle, oui. Le petit ourson en peluche, non. Ce n'est pas un ours en peluche comme on en trouve dans les magasins. Non. C'est l'ours en peluche. Celui de ma jeunesse. Je sors de la voiture comme si elle était en feu. Zut! Elle est déjà partie! Heureusement, le sentier est boueux, les traces de pas sont encore là. Plus pour longtemps. Je ferme ma voiture. Depuis sa mort, je rêvais de revoir ma soeur. Et la revoilà. Je dois la retrouver!


CHAPITRE 1

     Je rouvre ma voiture et récupère l'ours. Peut être qu'il pourrait me servir! Je regarde dans la boîte à gants: les papiers de la voiture, mon permis de conduire et une lampe torche. Là, je prend juste la lampe. A part si je tombe sur un policier, mes papier ne me serviront à rien. Bon, il ne reste plus que le coffre. Je l'ouvre. Mon sac de courses et mon sac de cours. Je vide le sac de cours qui est plus pratique et je fourre tout le nécessaire dedans: lampe, ours en peluche, chips, chocolat, pain, fromage... Ah oui! Ne pas oublier la clef de la voiture. Je la mets dans le sac.
     Je m'engage dans le chemin boueux. Les arbres ploient sous le souffle du vent. Pfff! La poisse! Je suis là, sur un chemin boueux, glissant et gorgé d'eau, avec un orage qui va éclater d'une seconde à l'autre, à la recherche d'une mystérieuse auto-stoppeuse qui me rappelle ma soeur. Non mais vraiment! Malheureusement, je peux pas faire demi-tour. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme si quelqu'un me poussait vers Gordon Creek. Une personne invisible, bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle... Et si c'était un fantôme? Ben voyons! Je deviens beaucoup trop nerveux. Et pourquoi pas un vampire, un gobelin ou un elfe noir? Mais c'est vrai que cet endroit donne la chair de poule! Le vent qui siffle, les arbres qui se balancent en gémissant, les clôtures qui murmurent, les herbes qui bruissent... Non, non, je ne suis pas poète, loin de là, mais c'est le stress, j'ai besoin de rire...
     Cauchemar ! Mais oui! C'est ça ! Je suis en train de faire un cauchemar! La réunion était tellement ennuyeuse que je me suis endormi! Et bientôt je vais me réveiller! Je ferme les yeux très fort pendant quelques secondes. Re-zut! Ce n'est malheureusement pas un rêve. L'orage, le vent et la boue sont encore là. Je me remets à marcher au milieu des bourrasques de vent. Le sentier fait une courbe. Je le suis quand même. Et puis, soudain, à ma gauche, une vieille maison en bois apparaît. La toiture et le mur se sont écroulés d'un côté, mais l'autre côté est encore accessible. Et même vivable! Je m'approche d'une boîte aux lettres, cachée par un gros boisson de ronces et d'orties. Bien sûr, elle est fermée. Je m'avance vers la porte d'entrée et gravis les marches. Je toque à la porte.
     "-Qui est là? Entrez donc, la porte est ouverte."
     Ouf! Au moins, j'ai une certitude: ce n'est ni un gobelin ni un vampire, mais peut être une elfe noire. Je pousse la porte et entre dans la seule pièce de la maison. Il y a un canapé, un fauteuil et une table basse au milieu, une gazinière, un four et un évier à gauche, un frigidaire et la cheminée devant et deux étagères bourrées d'albums photo à droite. Un bon feu chauffe dans cheminée et une casserole est sur le feu. Ouf! Ce n'est pas une elfe noire, elle n'a pas les oreilles pointues. Mais c'est peut être une goule. Non, cette vieille dame est assise sur le fauteuil avec des bigoudis, des lunettes rondes, un vieux poncho et beaucoup de rides. La pièce est vraiment agréable, chaude et apaisante. Cela fait du bien, comparé au froid et à la pluie de dehors.
     "-Bonjour! Cela fait bien longtemps que je n'ai vu personne à Gordon Creek. Surtout un étranger.
     -En effet, je n'ai vu pas âme qui vive.
     -Si tu viens pour les magasins qui faisaient la réputation de Gordon Creek, sache qu'ils ont tous fermés ou brûlés. Cette ville est quelque peu devenue une ville fantôme.
     -Pourquoi cela?
     - Un jour, la famille qui dirigeait la poissonnerie a fait faillite. Fait étrange, car cette famille était aisée et ne gaspillait rien. Etant la seule poissonnerie de Gordon Creek, elle avait du succès. Donc, comme je te l'ai dit, elle a fait faillite. Les propriétaires, ruinés, se sont tués de chagrin et de désespoir. Leurs trois enfants se sont sauvés et on ne les a jamais revu. Beaucoup de personnes étaient végétariennes, cela ne les a donc pas dérangés. Sauf la mort de la famille bien sûr. Mais d'autres avaient besoin de poisson. Ils prirent un car pour aller à Fanillym Creek, un village voisin. Mais le car eu un accident. Une centaine de personnes étaient à l'intérieur et elles sont toutes mortes. Les femmes et les enfants de ces personnes partirent. Il ne resta alors plus qu'une vingtaine de personne. La moitié des survivants attrapèrent une terrible maladie et furent en quarantaine jusqu'à leur mort. Dès que l'autre moitié l'apprit, elle se sauva de la ville en plein hiver et mourut de froid. Seul mon mari, moi et ma fille sommes restés. Mais mon mari décéda de vieillesse et ma fille partit avec son fiancé. Elle m'envoie des lettres de temps en temps. Mais je suis seule, toute seule, et jusqu'à ma mort. Ne vous étonnez pas que je vous parle beaucoup, c'est que, comme je vous l'ai dit, je ne vois jamais personne. Les maisons tombent en ruines. Bientôt ce sera mon tour.
     -Et bien... En fait, je ne suis pas venu pour ça, je cherche quelqu'un... Une jeune fille pour être exact.
     -Oh là! Jeune homme! Il y avait plein de jeune filles, par ici! J'ai un album photo, tu pourras bienôt le regarder, si tu veux, avec toutes mes camarades de classe et celles de ma fille.
     -Bientôt?!
     -Oui, car avant je te demande d'aller me chercher mon journal dans la boîte aux lettres qui arrive par je ne sais quel miracle.
     -D'accord, d'accord..."
     Elle me tend les clefs. Je les prend et ressort dehors sous la pluie. J'ouvre la boîte aux lettres. A l'intérieur, il y a un rouleau de ruban adhésif. Je le garde et regarde le journal. Rien d’intéressant. En fait il y a juste tout ce qu'à raconté la vieille bonne femme. Les morts, les suicides, les maladies... J'ai une idée: Gordon Creek est une ville maudite.


CHAPITRE 2

     Bon, je ne vais pas rester sur de tels petits détails. Je re-gravis les marches et rentre dans la pièce. Tiens! La vieille dame n'est plus sur son fauteuil! Elle est penchée sur un vieux gramophone. Elle change le disque. Celui-ci me donne la chair de poule. Il me fait penser à Psychose. Super film, super effrayant, super cauchemars la nuit! Et en plus c'est celui-là qu'elle veut! L'autre était mieux, d'Antonio Vivaldi. C'est sûr, ça change beaucoup!
     Alors voici le mystérieux album. Je regarde attentivement chaque image. La plupart représente des photos de famille. Première page, non... Deuxième page, non... Troisième page... Oui! Il y a bien la fille. Elle est bien brune, yeux noisettes, parfaitement reconnaissable. Je m'approche de la vieille femme.
     "-C'est elle, madame.
      -Vraiment?! Mais... mais... c'est Christy!"
     Christy! Oui, c'est cela, c'est elle! Aucun doute, c'est bien ma soeur!
     "-Où habite-t-elle? Et... qui est-elle?
     -C'était ma meilleure amie.
     -Votre meilleure amie?! Dans ces cas là, ça ne peut pas être elle. Quand je l'ai vu, elle avait à peine trente ans!
     -Impossible! Elle était née le même jour que moi, le 24 juin 1931.
     -Bon, bon... Où habite-t-elle?
     -Eh bien, en face du cimetière, entre la maison du shérif et l'allée qui mène au ravin Mansfield.
     -Le ravin Mansfield?!
     -Oui, malheureusement, un jour, sa mère et elle étaient parties à Fanillym Creek pour acheter du poisson, mais un cerf avait surgi droit devant elles, et sa mère avait brusquement tourné le volant et elles sont mortes toutes les deux, car leur magnifique deux chevaux neuve a fini dans le ravin Demakoll, qui s'est fait renommé le ravin Mansfield, car elles s'appelaient toutes les deux Eloïse et Christy Mansfield.
      -Wow...Eh bah!
      -Et vous, jeune homme, comment vous appelez vous?
      -Euh... Gabriel Mansfield.
      -Ça alors! Le frère de Christy s'appelait Gabriel! Mais il est mort!
      -Euh... Oui, coïncidence... Dîtes moi, quel jour Christy est-elle morte?
     -Cela va vous surprendre... le 24 juin 1981.
     -Pas possible, elle est née ce jour là!
     -Comment? Parlez plus fort! Sachez le, j'ai 81 ans, je ne suis donc plus toute jeune!
     -Rien, rien. Merci beaucoup madame!
     -Mais de rien, de rien! Revenez quand vous le voudrez."
     Je sors et continue le chemin. J'arrive à la grande place, avec le puits. Et en face de moi il y a une église et un cimetière. J'ai (de nouveau) la chair de poule. Je pivote. Il y a le bâtiment du shérif et une grande et belle maison en bois. Légèrement effondrée, mais vivable. Je m'approche de la porte d'entrée. J'aperçois un mouvement à une fenêtre. Je recule et regarde. Une silhouette est à la fenêtre, appuie dessus avec ses deux mains et s’évapore dans l'air. J'ai un mouvement de recul. Je reviens devant la porte. Fermée à clef. De l'intérieur. Je contourne la bâtisse et arrive vers la porte de derrière. Barricadée. Bon. Ah! Tiens! Une chaise et une fenêtre. La fenêtre est hyper crasseuse. Certes, à Hundisson Hill, toutes les fenêtres sont propres, mais quand même. J'ai une idée subite. Je prend la chaise et la balance contre la fenêtre. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et elle vole en éclat. La fenêtre, bien sûr, pas la chaise. Je glisse sur quelque chose et me retiens à la chaise pour ne pas glisser. Je récupère l'objet glisseur. C'est un gant de travail boueux mais utilisable. Je m'en sers pour retirer le reste de la fenêtre sur les contours. Je l'enjambe. Bien. Me voilà dans la maison. Je m'avance vers la porte de la pièce qui est entièrement vide, hormis les bouts de verre. Le parquet craque. Et s'effondre. Avec moi, bien sûr, sinon, ce ne serait pas drôle du tout... Ouille! Aïe! J'atterris comme un steak dans la cave. Et je perds connaissance.
     Pas de lumière?! Mais on est au Moyen-Age ou quoi? Bon, allumons la lampe et espérons qu'on ne va pas tomber (sens figuré, évidement) sur des cadavres. Ok, pas de cadavres. Juste un bazar pas possible. Je farfouille dans la boîte à outils. Vraiment, les gens d'autrefois n'avaient aucune imagination: boîte à gants, boîte aux lettres, boîte à outils... Pourquoi on a pas une machine à remonter dans le temps? Comme Docteur Who et Retour vers le futur. Comme ça, je ne prendrais pas Christy, et je ne m'arrêterais pas ici! Bonne idée, non? Oui, oui, bon, ok, il manque la machine à voyager dans le temps. Je prends un tournevis et une clef à mollette.. Et là, il y a le générateur de lumière. Un truc est coincé dedans. Un couteau! Je m'empresse de le sortir. Ça, ça va me  servir. Si ce n'est pas chouette?! Restons concentrés. Le générateur remarche et la lumière revient. Je récupère l'ourson et une clef, surement celle de la cave.. En effet. Cela s'emboîte parfaitement (encore une boîte!). La porte s'ouvre en grinçant. Je suis maintenant dans une cuisine qui a du être super jolie, mais là elle a l'aspect d'une poire moisie. Deux possibilités s'ouvrent à moi: 1) explorer d'abord cette pièce puis les autres ou 2) explorer d'abord les autres pièces puis celle là. J'essaie d'ignorer la troisième option: partir en criant et en courant jusqu'à ma bonne vieille jeep pour partir à tout jamais de cet endroit maudit et finir mes jours dans un asile psychiatrique.


CHAPITRE 3

      Je chasse cette possibilité de mon esprit. Partir serait idiot. Pas maintenant. Je me dirige vers un couloir en bois. Sur ses murs, il y a des photos. Je les observe. Étrange... Sur les images, seule Christy est en bon état. Les autres personnages sont déchirés en partie. C'est comme ci... Comme ci elle était revenue et avait pris soin d'elle sur les photos... Idée complètement stupide, certes, mais dans un coin comme celui là, plein d'idées me viennent en tête dont jamais je n'aurais pu penser les avoir à l'esprit. Du genre aller au ravin et sauter, me jeter dans le puits, tout ça pour avoir à éviter la vision et la pensée des choses horribles qui ce sont passés dans ce village maudit. Oui, maudit, c'est bien le mot.
     Je m'arrête subitement. Le sol du couloir s'arrête. Comme ça. Pouf! D'un seul coup. Le trou en face de moi est si profond que je vois pas le fond et si large que je vois pas l'autre côté. Et j'aurais sûrement pu tomber dedans si une tache bordeaux ressemblant (étrangement) à du sang ne m'avais pas intriqué. Mais j'ai quand même failli tomber dedans. Et si j'étais tombé, j'aurais pu me casser un bras ou une jambe, ou, autre solution, mourir sur le coup la nuque brisée. Je respire un grand coup. Il paraît que les pensées négatives sont néfastes pour l'équilibre mental. La première fois, j'avais ri au nez de mon prof de philo, et je m'étais dit que c'était lui qui avait un problème mental. Allez, respire, expire, respire...
     Un hurlement suraigu m'empêche de finir ma séance de repos. Mon stress, ma nervosité et mes pensées suicidaires repartent de plus belle. Je cours à la cuisine. Le cri provient d'une pièce à côté. Que, bien sûr, je n'ai pas exploré. Je pousse la porte. J'ai un sursaut. Un petit garçon se précipite à la fenêtre, pose ses deux mains sur la vitre, hurle puis disparaît. Il répète son manège encore une fois. Ce qui m'a choqué, c'est le petit garçon qui était blanc transparent et qui flottait au dessus du sol. Un fantôme. Un esprit. Une âme perdue. Un revenant. En fait, je l'avais déjà vu, en rentrant, à la fenêtre de devant. Mon père ne cessait de me répéter d'aller voir un psy. Je n'avais jamais voulu y aller. Et maintenant, si, et je dis bien si, j'arrive à sortir d'ici, je cours chez un psychologue. Promis juré. Bien sûr seulement si je deviens pas parano avant...
     Je fouille les autres pièces de la maison. Rien. Rien, toujours rien. De la cendre, des images, de la poussière, de la crasse... J'en ai assez. Tout cela n'est pas possible; C'est une mise en scène. Cet endroit a été monté pour tourner un film... Je reviens à la réalité. Je dois arrêter de penser à des échappatoires. Je suis là. Ou, du moins, mon corps. Car mon esprit est loin, très loin, à Hundisson Hill, dans ma chambre, en train de dormir. Tranquille. Mais, comme disait mon prof de philo, l'esprit de peut rien sans le corps, et le corps ne vaut rien sans l'esprit. Là, je me rends compte qu'il avait raison. Je me sens faible, diminué. Un vide aussi profond que celui du couloir en moi. C'est une impression terrible. L'impression que tout va s'écrouler. Que c'est la Fin. Je regrette tout, tout absoluement tout. Même d'être né et d'avoir vécu ça. Mais c'est trop tard. Beaucoup trop tard. J'ai vu ce village. J'ai entendu les histoires de la vieille femme. J'ai senti l'odeur de la peur et de la maladie. J'ai touché du sang pour la deuxième fois de ma vie. La première c'était quand ma mère et ma soeur sont mortes. Et maintenant, tout restera gravé à jamais dans ma mémoire. Jamais je ne l'oublierais. Jamais. Jusqu'à ma mort qui me paraît de plus en plus en plus proche. Quoiqu'il arrive dans ma vie, je suis condamné à gardé ces souvenirs dans ma tête. Pour l'éternité.
     Il n'y a plus aucune pièce que je n'ai pas inspecté. Je les connaît toutes par coeur. Chaque détails, chaque grain de poussière. Je devrais sûrement retourner voir la vieille dame de la maisonnette. Peut être qu'elle me donnera plus d'informations. Plus de renseignement sur le petit garçon et sur la tache de sang. Bon, par où, la sortie? Hors de question de repasser par la cave. Je repense à la porte de devant, fermée de l'intérieur. Qui a bien pu la fermer? Sinon, personne n'aurait pu sortir! Une pensée horrible me traverse l'esprit: et si les habitants de la maison étaient dans le grand trou du couloir? Et si c'était une fosse? Je repousse cette terrifiante image. Je me dirige vers la porte de devant. La clef est dans la serrure. Je la tourne.
     Me voilà dehors. Bon, direction la vieille femme.


CHAPITRE 4

     Je suis devant la maison de la vieille femme. Les lumières sont éteintes. De grandes bourrasques de vent pénètrent dans la bâtisse. Il fait froid. Il n'y a pas de grandes volutes de fumée qui sortent de la cheminée. Des vitres sont cassées. La bois du pavillon est pourri. Pourtant, la dernière fois que j'y suis venu ne doit pas remonter il y a si longtemps! Je regarde ma montre. J'étouffe un juron. Il est 3h24. J'ai pourtant quitté la réunion à 22h30! J'ai donc passé à peu près 5h dans ce lieu maudit! Enfin, cinq heures pour faire un changement pareil, c'est pas possible!
     Je gravis les marches prudemment. J'ai peur que le bois pourri cède sous mon poids. Et de me fouler la cheville et de ne plus pouvoir partir. Je toque à la porte. Aucune réponse. Je frappe un peu plus fort. Rien.  Je donne un petit coup de pied dans la porte. Ma chaussure s'enfonce dans le bois comme dans du beurre. La porte s'écroule en arrière. La pièce me surprend.
     Il y a des éclats de verre partout. Les braises du feu sont froides. La gazinière est recouverte d'une fine couche de poussière. Le canapé est éventré, des plumes voletant dans l'air. Des albums photos gisent par terre. Une étagères est sur le sol. Les aliments dans le frigidaire sont périmés depuis longtemps. Et, surtout, il n'y a aucune trace de la vieille femme.
     "-Madame? Madame?!"
     Personne ne me répond.
     "-Hou hou! Il y a quelqu'un?! Et oh!"
     Toujours rien. Une grande bourrasque de vent pénètre dans la pièce. Les plumes me tournent autour, comme pour me chasser. Soudain, un pompon surgit au coin du fauteuil! Le pompon du poncho de la vieille dame! Je contourne la table basse.
     "-Madame, vous allez bien?"
     Je hurle. Je pouvais pas m'en empêcher. Je devais évacuer le trop plein de stress et de terreur. Et là... Là c'est la goutte qui fait déborder le vase. Les vêtements de la bonne femme sont là, sur le fauteuil, mais au milieu d'eux, il n'y que... Des os et un petit tas de poussière. Un cadavre en décomposition. Je recule précipitamment. Je trébuche et tombe sur les albums photos. Une photo s'élève et se pose sur ma main. Je l'observe .
     Je hurle de nouveau. Sur la photo, c'est Christy avec ma mère en train de ramasser des fraises. Je me précipite dehors. Je m'adosse contre contre une planche de bois. Je respire très fort. Il ne pleut plus. Il fait juste très froid. Je ne sais plus quoi faire. Je fouille dans mon sac pour trouver un morceau de chocolat.  Ma main tombe sur la clef de ma Jeep. J'ai une idée. Je pars d'ici. Je me mets à courir sur le chemin boueux. Je glisse très souvent. Je trébuche contre une racine et tombe dans la boue. C'est gluant. Berk! C'est dégoûtant. Je me relève. Aïe! Ma cheville me fais mal. Je continue mon chemin en grimaçant. Ma voiture est en vue. J'appuie sur le bouton. Ah! La belle lumière orange! Je n'ais jamais rien d'aussi beau et d'aussi rassurant. J'ouvre la portière. Je rentre dans ma Jeep et me barricade. Soulagement total. La bonne odeur de ma Cherokee. Le cuir de mes sièges. Tout cela me réconforte.
     Je mets en route le moteur. J'appuie sur l'accélérateur. Me voilà à dix mètres du lieu maudit. Soulagement total. Je quitte Gordon Creek une bonne fois pour toute, et je n'y retournerais plus jamais.

CHAPITRE 5


     Je roule sur l'autoroute déserte et glaciale. Cela fait cinq minutes que j'ai quitté Gordon Creek. C'est pour moi un bonheur intense et total. Le simple fait de me savoir en vie. Le destin est cruel de m'avoir fait subir une telle épreuve. Ma cheville gauche me démange et mon dos me fait souffrir suite à ma chute dans la cave. Ah! Mais tout cela n'est que de l'histoire ancienne. Je vais rentrer chez moi, prendre un bon chocolat chaud, et tout raconter à mon père. Et, bien sûr, il va croire que je me suis endormi au volant et que tout cela n'était qu'un rêve. Ou, plutôt un cauchemar. 
     Je freines un grand coup. Deux silhouettes ont surgi droit devant moi. Je les observe à la lumière des phares. Deux femmes. Mon coeur fait un bond. Je connais ces deux femmes... Oui, elles me disent quelque chose... Je ne dois surtout pas les faire monter. Surtout, surtout, surtout pas. Sinon... Je ne sais plus. Je leur fais signe de monter. Non! Il ne faut surtout pas qu'elle monte! Surtout pas!  Elles sont dans la voiture. Je les regarde dans mon rétroviseur. L'une est plutôt jolie, la petite trentaine, brune, yeux noisettes, et l'autre est blonde, cheveux légèrement ondulés, yeux noisettes. Elles me rappellent quelqu'un, c'est fou ça... Je ne me rappelle plus qui... Oui, vraiment plus... Je ne dois pas démarrer. Surtout pas. Je démarre. Je ne contrôle plus mes gestes.
     On roule de nouveau sur l'autoroute déserte et glaciale. Personne ne parle. C'est une ambiance étrange. Une sorte de retrouvailles non voulue... Oui, mais pour des retrouvailles, il faut se connaître, et là, personne ne se connaît... Sauf les deux femmes. Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Je contrôle plus rien. C'est un peu la même sensation que tout à l'heure, sauf que cette fois c'est l'inverse. Mon esprit est là mais mon corps est déjà arrivé à Hundisson Hill. L'impression est vraiment étrange. J'ai l'impression de les connaître, mais de ne pas les connaître... Vraiment très étrange. Il faudra que j'aille voir un psy, c'est sûr. Il me dira que j'ai un problème mental, qu'il faut que j'aille dans un asile psychiatrique. Mais c'est pas grave. Au moins je serais avec des êtres vivant. Pas avec des fantômes et des petits tas de poussière. D'ailleurs, quelle heure est-il? Je regarde ma montre. 4h58. Déjà? Le temps passe beaucoup trop vite par ici. On dit que le temps passe vite quand on s'amuse. Et bah c'est super faux! Je crois que, en six heures, je n'ai pas dû rire une seule fois. Sauf nerveusement, mais je ne compte pas puisque ce n'est pas joyeux. Oh oui, vraiment pas joyeux.
     Mon téléphone sonne. Je l'avais complètement oublié celui là! Je regardes du coin de l'oeil qui m'appelle. Mon père. Oh non! Je vais devoir lui expliquer. Je décroche.
     "-Allô?
     -Gabriel!
     -Ah euh... bonjour p'pa...
     -Ça fait des heures que je t'attends et tu n'es toujours pas rentré!
     -Ah euh... oui... je vais tout t'expliquer. J'ai pris une auto-stoppeuse et j'ai dû la déposer à Gor..."
     La communication est coupée. Il n'y a plus de réseau. Et de batteries. Gordon Creek et son autoroute sont coupées du monde.
     Quand on arrive à un embranchement, elles me font signe qu'il faut qu'elles descendent. Je m'arrête et les laisse descendre. Il y a un panneau en bois. 
     Je lit le nom du village.
     Mon sang se fige dans mes veines.
     Je hurle.
     Ma montre sonne. Il est 5h00.
     Je relis pour être sûr.
     Oui, cela n'a pas changé.
     Gordon Creek.


FIN
   


     

10 commentaires:

  1. Jordane il est super ton blog, mais faudrait continuer... La flemme est un mauvais défaut x)

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  2. euh d’ailleurs c'est Clélia, oublié de préciser ^^'

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  3. Oui, oui, la suite est en cours. Il y a une chose de sûr, elle sera finie avant la fin des vacances.

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  4. ok, tes vacances se passent bien (je fais du hors sujet) et j'adore tes histoires :)

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  5. Merci beaucoup Clélia, ça me fait plaisir de voir qu'elles te plaisent! Je profite bien pendant les vacances car à la rentrée j'aurais beaucoup moins de temps! Pour l'instant 4 autres histoires sont prévues après Voyage Mortel et La Mystérieuse Auto-Stoppeuse, mais je ne sais pas si j'aurais le temps de toutes les écrire...

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  6. Je suis désolé Clélia mais je ne souhaite pas te la donner en public. Si tu veux je t'ai envoyé un email il y a quelque jour. Tu l'as reçu?

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  7. Je vais réessayer alors, sinon se serait bête de plus rester en contact.

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